Jesko Albert Eugen von Puttkamer (2 juillet 1855 – 23 janvier 1917) est un administrateur colonial de la haute aristocratie allemande; il fut gouverneur du Kamerun et commissaire impérial du Togoland. Puttkamer succéda à Eugen von Zimmerer comme gouverneur du Kamerun en 1895. –
Son gouvernorat fut marqué par l’essor économique des grandes plantations autour du Mont Cameroun et l’attribution, en 1898-1899, de concessions à la Gesellschaft Süd-Kamerun (GSK) et à la Gesellschaft Nordwest-Kamerun (GNK). Puttkamer prit l’initiative de déplacer le siège du gouverneur de Douala à Buéa avec l’aide du major Hans Dominik. Il y fit construire un petit château connu sous le nom de Puttkamerschlößchen, ce qui donna lieu à controverse. De 1898 à 1903, les troupes coloniales allemandes achevèrent l’occupation du Cameroun jusqu’au lac Tchad et menèrent une guerre contre l’émir d’Adamawa, sous les ordres du lieutenant-colonel Curt Pavel, contre la volonté de Puttkamer. Alors qu’il était, au début de son mandat, un partisan des conquêtes militaires, ainsi que le montrent les expéditions contre les Abo, les Kpe et les Bakoko (1894-1896), il changea de position par la suite, entrant fréquemment en conflit avec le corps des officiers coloniaux. À l’administration militaire, il préféra une intégration pacifique des sociétés indigènes placées sous la souveraineté allemande. Jesko von Puttkamer relata ses impressions dans un livre intitulé Gouverneursjahre in Kamerun, publié en 1912 quelques années avant la débâcle allemande au Kamerun.
Parce qu’elle est située dans une région privilégiée du point de vue des conditions atmosphériques, Buea a été la capitale du Cameroun de 1901 à 1909. A l’époque de l’occupation allemande, le gouverneur Von Puttkamer, convaincu que le climat de Douala était malsain pour ses officiers, décida de transporter ses quartiers généraux dans cette ville qui s’étage à 1400 m d’altitude, au pied du mont Cameroun. Buea, ville universitaire, se trouve dans la zone anglophone du Cameroun, et il y fait un climat agréable, même quand une brume épaisse s’accroche à la montagne. Sa terre volcanique en fait l’une des plus propices pour l’agriculture. Buea contrairement à bon nombre de villes camerounaises a gardé quelques souvenirs de son histoire. En face de la poste, la fontaine Bismarck, et le palais qui surplombe la ville est visible de partout.
Le gouverneur Von Puttkamer n’avait pas seulement le goût du changement mais également celui du luxe. A début du XXème siècle, il se fit bâtir une somptueuse résidence aux allures de palais, le temps ne l’a pas altérée. C’est une bâtisse anguleuse, bizarre mais attrayante, qui est complètement anachronique dans son décor tropical, à proximité de maisons aux toits de tôles. En fait, avec ses lourdes coupoles décoratives on l’imaginerait volontiers en Angleterre qu’en Allemagne. Elle est agrémentée d’un jardin composé d’une succession de terrasses, ou poussent un heureux mélange de plantes européennes et africaines. Ce Palais, très souvent noyé dans la brume, est propice aux histoires de fantômes. On raconte que la nuit la veuve de Von Puttkamer pour qui il le fit construire, hante ses appartements en jouant du piano. Elle est souvent accompagnée dans ses déplacements nocturnes, d’une secrétaire, un domestique et un officier de son mari qui la suivent. Et comme les histoires de fantômes côtoient parfois celles des trésors, on raconte que les Allemands, avant de partir précipitamment en 1916 auraient enfoui une quantité incroyable de bijoux, de plats en argent et bien d’autres richesses…Il est aujourd’hui un des quatorze Palais présidentiels que compte le Cameroun…c’est notre Histoire…c’est notre Patrimoine.

Vous trouverez toutes ces informations et d’autres concernant le Cameroun dans un ouvrage intitulé " Destination Cameroun "
Jean Louis Ikoo
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