BENKE COUTURE EN GUINÉE

LA FORMATION : MON ARME DE VÊTEMENT

La formation est mon arme pour combattre le chômage, surtout lorsque nous connaissons les difficultés que rencontrent les femmes dans notre pays. Cette déclaration est désormais la marque de fabrique du Maître Mory Benke Koita, natif de Siguiri, né le 1er janvier 1979. Aujourd’hui, ce grand homme de l’art de la couture a choisi de transmettre son savoir-faire aux jeunes.

C’est au Mali qu’il a fait ses premiers pas, puis au Burkina Faso, Togo, Ghana, Bénin, Nigeria, Cameroun, Guinée équatoriale et au Gabon. Fort de cette expérience accumulée, il a décidé de créer de l’emploi dans sa région pour mettre fin au chômage et donner de l’espoir aux femmes.

Son amour pour la couture et la mode est né sous l’influence d’un esprit, une autre légende de l’art de la couture au Mali : le célèbre styliste et modéliste malien Chris Seïdou, aujourd’hui regretté. L’artiste nous confie que, lorsqu’il était encore jeune, il admirait Chris chaque fois qu’il voyait ses créations à la télévision. Depuis ces moments, il a décidé de suivre son maître et de devenir styliste modéliste comme lui.

Des années ont passé, et ses voyages à travers l’Afrique, ainsi que toutes les expériences acquises à l’extérieur de son pays, lui permettent aujourd’hui de poursuivre un projet qui lui tenait à cœur depuis ses classes de formation. Par la grâce de Dieu, tout est en train de prendre forme.

À ce jour, plus de 1000 jeunes filles sont déjà sorties de son centre de formation. Chaque année, il organise deux événements majeurs : la foire internationale de Milo, toujours accompagnée de deux grands défilés de mode couronnés par la remise des diplômes. Ces diplômes marquent la fin de la formation des apprenantes.

Nous en sommes à la 4e édition de la foire cette année et à la 8e édition du défilé de mode. L’idée d’organiser ces événements est née de la soif de développement de la mode dans sa région. Les événements de mode étaient quasi inexistants, d’où l’initiative de prendre les rênes et d’être le précurseur. D’ailleurs, c’est à Kankan que le tout premier a eu lieu, regroupant plus de cinq pays autour d’un événement. Aujourd’hui, nous arrivons à inviter plus de 10 pays pour la foire. Voir les artisans échanger et vendre leurs produits dans sa région fait partie de ses ambitions, ce qui le réjouit énormément.

Les dates pour cette année seront du 20 décembre au 4 janvier 2025, avec les 4 et 5 janvier 2025 consacrés aux deux défilés Nabaya Fashion. L’organisation de ces événements depuis plus de 8 ans est entièrement à sa charge. Il ne bénéficie pas de subventions ni de sponsoring pour l’instant. Généralement, les préparatifs commencent dès le début de l’année. Il avoue qu’au début, tout était plus difficile, mais ce n’est qu’aux dernières éditions que les choses se sont améliorées.

Je profite de cette tribune pour passer un message au gouvernement et aux personnes de bonne volonté qui pourraient nous prêter main-forte. Regrouper plus de 1000 jeunes filles, les former et leur permettre de trouver un emploi ou de s’installer à leur propre compte est une initiative à saluer. La Maison Benke Couture, par son promoteur et son action, souhaite répondre à la demande du gouvernement dans la lutte contre le chômage des jeunes et des jeunes filles en difficulté, qui sont sa cible.

Il voudrait adresser ses sincères remerciements à Marie Kaba, styliste modéliste de renommée internationale et promotrice de la Nuit du Textile Africain au Mali, ainsi qu’à son époux pour leur participation régulière à nos événements. Un grand merci également à la maman nationale des stylistes, Madame Hadja, grande femme d’affaires depuis Conakry. Merci à la Fédération Malienne de Couture, à l’artisanat du Mali et à l’artisanat de la Guinée.

À mi-parcours de mon projet, mon souhait est toujours de mieux aider les femmes, les voir s’épanouir dans le secteur de la mode, lutter contre le chômage afin qu’elles puissent s’auto-employer et se battre pour aider leurs familles, contribuer à l’avenir de leurs enfants, et soutenir leurs maris si elles le peuvent, tout en étant autonomes.

Nous pensons qu’à terme, les connaissances acquises pourraient diminuer le taux de chômage chez les femmes et les grossesses accidentelles chez les mineures.

Je vous remercie une fois de plus de m’accorder un espace d’expression dans cette tribune. Je ne m’y attendais pas du tout. Pour tout le travail bien fait que vous accomplissez pour le développement du secteur de l’industrie de la mode en Afrique, je voudrais, au nom de ceux que vous servez et que vous allez continuer à servir, que le Seigneur vous comble de ses bénédictions et que votre œuvre soit récompensée à sa juste valeur. Merci beaucoup pour votre accompagnement.

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