Ils taperont dans l’œil des acheteurs et du public au Ccf et à la salle des fêtes d’Akwa à Douala. Le Kolatier y a démarré hier. –
Ça a démarré hier. Le Kolatier 2008 était sur les planches du centre culturel français Blaise Cendrars. Au programme, «La fuite » avec un atelier de théâtre féminin venu du Congo. Brazzaville, si vous voulez la précision. Un débat était également attendu sur la raison même d’un marché. Le Kolatier est en effet la bourse aux spectacles d’Afrique centrale. Et à propos de spectacles, gratuits, tous gratuits, ils se déroulent au Ccf et à la salle des fêtes d’Akwa. C’est sans doute aujourd’hui que les choses les plus « intéressantes », on va dire, démarrent. Quelques figures retiennent en effet l’attention.
En musique, la jeune Danielle Eog, dont le tout premier album, « Tobassi » est déjà annoncé, est la perle que le Cameroun voudra vendre. La jeune chanteuse proposera son « afro soul », entre hip hop, rythmes africains et influences internationales. Les mélomanes de Douala en ont eu un bel avant-goût l’année dernière et devraient aimer. Autre chanteuse, en provenance du Gabon, celle-là, Naneth Nkoghe. Figure du rap féminin à Libreville et finaliste du prix Rfi Musiques du monde en 2005, Naneth peut brandir une carte de visite qui lui a servi dès ses débuts : choriste de Pierre Akendengue. Du coffre, il en faut pour, tant les voix comptent chez le chansonnier et poète gabonais. Naneth, c’est justement la puissance et l’énergie vocale.
Autre curiosité, côté musique, les cousins Alfred et Bernard du Burundi. Décrits comme des virtuoses de l’umudiri, instrument traditionnel et variante de l’arc musical à cordes, les deux musiciens ont à leur actif un album, « Hélèna », qui les a rendus célèbres dans leur pays. Avec au demeurant, le coup de main d’un certain Ray Lema. Pas de doute, le public viendra voir Patrick Bebey, surprise de la programmation, qui s’est rarement produit au pays. Le spécialiste de l’ « Amaya jazz » est à l’aise au chant, au piano, à la sanza et à la flûte pygmée. Il a de qui tenir d’ailleurs. Instruments traditionnels aussi avec Lokas de Rdc qui vient présenter « Etoko », spectacle de guitare acoustique, de percussions et de voix.
Côté danse, il ne faudra pas manquer la compagnie Bô Zu dia Katiopa du Congo Brazzaville. Dans son « Il ou elle », la chorégraphie est accompagnée par le discours de Mobutu Sese Seko en 1973 à la tribune des Nations unies : « Un pays pauvre a toujours un plus pauvre que lui, qu’il peut assister et il n’est pas impossible que dans un pays riche on trouve des pauvres plus pauvres que les pauvres des pays pauvres. » Au théâtre, la compagnie Maluki théâtre du Cameroun promet une représentation de « La vie privée de Dovie Kendo ». Tous les spectacles sont gratuits. Demandez le programme.
Stéphane TCHAKAM